Rompre les cervicales n'implique pas une mort immédiate, seulement un paralysie de l'ensemble des tissus innervés. Et contrairement à certains qui considèrent que la vie se résume à une activité électrique, d'ondes ou d'échanges hormonaux, j'ai tendance à penser qu'un ECG plat, même s'il signifie à terme, une mort cérébrale, n'est toutefois pas un outil suffisant pour saisir les conséquences de l'apoptose dans le vécu subjectif, l'histoire de la lumière neurale et des soi-disant expériences de mort imminente jetant encore plus d'incertitudes sur la question. Par contre ce qui est terrible dans l'expérience vécue, c'est que le temps a peu d'importance et quelques secondes d'horreur peuvent paraitre durer une éternité. Songez à la durée de vos rêves, et interrogez google pour savoir combien de temps cette phase du sommeil dure en moyenne, vous serez surpris, sinon accablés par ce que cela signifie en cas de mise-à-mort ratée pour l'animal, comme pour l'humain. La seule façon de s'assurer que le cerveau n'éprouve plus d'expérience subjective susceptible d'échapper à l'ignorance des sciences, c'est encore de le détruire et le plus vite possible. Celui-ci ne contient pas de cellules nociceptives, une fois qu'il est atteint, en faire de la bouillie est moins douloureux que de se faire une coupure au doigt.
Pour ce qui est de la douleur perçue par Armeanete, on est dans de l'interprétation sensible, mais erronée. Je la partage néanmoins, me sentant incapable de trucider un animal en ayant ces simulacres de vie que sont les spasmes comme réaction entre mes mains. Mais il ne s'agit que de réactions nerveuses que le cerveau du poisson ne peut en principe plus interpréter, puisqu'il n'y en a plus. La douleur est une information, dit-on... Quand on sait ce que l'information posait comme problème à Einstein, le gouffre d'ignorance qui nous sépare encore de la compréhension de la souffrance humaine et animale n'a même pas été ne serait-ce qu'effleurée ici, pas plus que dans la littérature sur le sujet.
Tout cela pour dire que cette technique ne me semble pas plus "barbare" qu'une autre, le crime est ce qui choque la société disait Durkheim, et les nippons n'ont pas la même conception culturelle du rapport au vivant. Si c'est pour eux une façon de rendre hommage à la proie, comme pour nous de cuisiner un bon plat, plutôt que de saloper l'animal, je me garderai de tout jugement de valeur. Après tout, les nippons offrent déjà bien d'autres pratiques indubitablement honteuses, inutile de charger la mule.
Sergios29, détruire la moelle permet d'arrêter les échanges entre celle-ci et les muscles, de couper court à la diffusion d'hormones de stress et, j'imagine, d'influer ainsi sur le processus habituel de la Rigor Mortis (rigidité cadavérique) dont on sait que les différents temps peuvent avoir une incidence dans la préparation des chairs. C'est donc surtout sur le plan gustatif que la destruction de la moelle joue, pour peu que l'on considère une franche séparation fonctionnelle entre le corps et la tête, en plus de la séparation structurelle, ce qui à ce jour, ne fait l'objet que de postulats indémontrables mais soutenus par de nombreux idiots.
_________________ "Ah ça y’est, j’viens de comprendre à quoi ça sert la canne. En fait ça sert à rien… Du coup ça nous renvoie à notre propre utilité : l’Homme face à l’Absurde !" Kaamelott, Livre IV
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