Super article de Martin :
Le L.A.C. Défi pour la ressource
Publié le 9 octobre 2012
Facebook
Si vous suivez un peu ce blog, vous avez pu décompter avec moi, depuis Juillet, les 60 jours restant jusqu’à cette date du 06 Octobre où était programmé le Lure Angler’s Challenge à Saint-Malo.

Cette manifestation, organisée de mains de maître par François Guyot, Delphine et Rodolphe Baubion avec le précieux concours de Jean-François Leroux, rédacteur en chef adjoint des revues Pêche en Mer et Partir Pêcher, avait un but clairement affiché : mobiliser les pêcheurs de loisir autour du thème de la ressource pour faire entendre un message nécessaire sur l’urgence des mesures à prendre pour protéger les réserves halieutiques.

Ainsi les trois axes, depuis longtemps évoqués et admis par nombres de pêcheurs amateurs, qui pourraient constituer une base de départ dans ce combat sont :
- le respect de la maille biologique pour toutes les espèces : pour prendre exemple sur le Bar, notre principal compagnon de jeu, son prélèvement est aujourd’hui autorisé, en Manche et Atlantique, pour une taille de 36 centimètres. Les études effectuées sur ce poisson indiquent sans conteste qu’il ne se reproduit qu’à partir de trois ans pour une taille de 40 à 42 centimètres. Le prélever en dessous de cette taille est donc une aberration qu’il faut corriger dans la réglementation.
- le respect de période de repos biologique : nous entendons par là les périodes où le poisson se regroupe au large sur ses lieux de fraie. C’est malheureusement sur cette période, de Janvier à Avril pour le Bar, et sur ces lieux, trop bien connus, que se regroupe la flotte de chalutiers pélagiques pour procéder à un véritable massacre qui entame grandement les possibilités de pérennisation de cette espèce.
- la sensibilisation aux prélèvements raisonnés : un pêcheur de loisir qui sort en mer pour profiter du grand air, de la nature et, très souvent, du cadre exceptionnel qu’offrent nos belles côtes françaises, a, évidemment, le droit de ramener un peu de poisson pour son plaisir et celui de sa famille. C’est trop souvent cette notion de quantité responsable qui est bafouée. Remplir des « bacs » au fond du bateau pour distribuer, congeler…. revendre ( action totalement illégale pour un amateur ) quantités de poissons tout justes maillés n’a d’autres conséquences que limiter voir anéantir pour tous ce plaisir de la pêche sportive dans un avenir trop proche.
Mais revenons un peu sur le côté festif de cette journée, qui, grâce aux nombreux sponsors officiels démarchés par Frenchy, Sandy et Bob depuis le Salon de la Pêche à Nantes en Janvier dernier, promettait de réserver bien des surprises aux participants.

Pour ma part, profitant de mes congés annuels, j’ai rejoint la cité corsaire dès le Jeudi 04 Octobre pour profiter du soleil et de l’arrivée des amis Katanarods : Michel et Stéphane.

Nous avons d’ailleurs effectué une reconnaissance de zone dès l’après-midi pour traquer, d’un bout à l’autre de la baie, le ( seul ) difficile poisson de St Malo que j’ai finalement trouvé à la tombée du jour.

C’est le Vendredi matin que les choses sérieuses ont commencé avec le montage des tentes du village LAC par le personnel municipal, la mise en place des fanions de nos sponsors à tous les mâts du port par les vaillants membres de l’Association des Pêcheurs Plaisanciers et les détails d’intendance réglés par quelques bénévoles, sous les ordres de Bob et François en chefs d’orchestre. Tout cela, bien entendu, sans prendre le risque de se déshydrater, grâce au personnel du Bar-Restaurant Le Ponton dont il faut saluer la gentillesse et la mobilisation durant tout le week-end pour notre troupe !

Dans la soirée, arrivant de toutes parts, les participants bien motivés se sont retrouvés pour lancer modérément les festivités avant la longue journée. Les prévisions météo ont, une fois de plus, occupé l’essentiel des conversations et nous savions déjà qu’elles ne seraient pas en notre faveur.

C’est la raison pour laquelle les sages membres de l’organisation ont décidé ce Samedi 06 Octobre de replier la « séquence pêche » sur la Rance pour des raisons de sécurité.
Les bateaux, quittant le port des Bas Sablons à 8h30, ont donc rejoint et passé en convoi l’écluse du barrage de l’usine marémotrice.







J’avais laissé Olivier, qui nous a rejoint la veille au soir, prendre place à bord du Valiant avec Stef et Michel, pour remonter seul la Rance vers Saint-Sulliac, zone de pêche des valeureux kayakistes où m’attendaient Pierre Marie Leduc et Emeric Gauvin, spécialistes en matière de PEK, afin d’en assurer la surveillance et l’assistance.




Bien que muni de cannes, je n’ai effectué que quelques lancers de çi de là, qui n’ont pas donné plus de résultats que tous ceux réalisés par les autres participants. De rares Bars, surtout attrapés par les PEKeux, ainsi que quelques vieilles et grondins se sont laissés piquer, sous une fine pluie persistante à l’abri du vent dans les méandres de l’estuaire.


Un retour programmé pour 15h00 afin de n’oublier personne en Rance a permis à chacun de « garer » son bateau ( Merci Benjamin ! ) et de se changer avant de se lancer à l’abordage d’un plus grand vaisseau.


Car la partie de pêche n’était qu’un prétexte pour réunir les participants, à 17h00, à bord de l’Etoile du Roy, pour une conférence animée par quatre intervenants très qualifiés dans leur domaine de compétence et forts de leurs observations personnelles sur les dernières années pour donner un avis éclairé sur l’état actuel et à venir des ressources halieutiques.



Ainsi, tour à tour, encouragés par Rodolphe en animateur du débat et par les questions des participants, Arnaud de Wildenberg – moniteur-guide de pêche à Belle Ile en Mer, Arnaud Filleul – docteur en systématique, chercheur diplômé du Muséum National d’Histoire Naturelle, collaborateur de l’American Museum of Natural History de New York, auteur de nombreux ouvrages et articles sur la pêche et les poissons, Jean-François Arbonna - précurseur de l’aquaculture en France et Loïc Escoffier - skipper et patron de pêche, immergé dans le milieu marin depuis plus de quinze ans, ont exposé leur ressenti et leurs idées d’évolutions sur le sujet du jour.
Il en ressort, pour faire court car je n’ai pas la prétention d’être qualifié pour un exposé exhaustif de leurs propos, que nous allons très certainement droit dans le mur. Au niveau national, ainsi que le martèle Arnaud Filleul, nous sommes face à un total manque de « culture naturaliste » de nos politiques et décisionnaires de tous poils. Et si, selon Arnaud de Wildenberg, il est nécessaire que les différentes parties en présence qui se partage le gâteau ( industriels, professionnels de la pêche et plaisanciers ) s’unissent dans le combat, il est vraisemblable, du fait de pratiques anciennes et calamiteuses évoquées par Loïc Escoffier et de la difficulté d’appliquer des modèles de gestion et de surveillance tels que ceux utilisés dans d’autres domaines marins valorisés par J-F Arbona, la seule issue des abus actuels sera la disparition et le déplacement géographique de nombreuses espèces de poissons avec des conséquences incontournables et catastrophiques sur les écosystèmes marins.
Mettre en place des mesures simples, pas forcément si négatives à l’égard des professionnels et de leur activité ( donc de leurs revenus ), même si plus restrictives pour les plaisanciers ( moins impactés dans le contexte « loisir » ) permettrait à la Nature de reprendre facilement le dessus en quelques années.
Le débat est sans fin si l’on rappelle qu’au niveau de la pêche industrielle, pour un poisson vendu ou traité en produits agro-alimentaires, ce sont trois poissons qui sont pêchés, rejetés en mer et donc morts pour rien ! Mais les pêcheurs amateurs que nous sommes ne sont pas « tout blanc » et il en va de l’éducation par les guides de pêche, lorsqu’ils sont eux-mêmes soucieux de la ressource, pour donner de bonnes bases à nos actes et ceux des futures générations. ( On dirait du Cousteau ! )
Qu’à cela ne tienne, amenés à réfléchir sur ce sujet et à nous mobiliser durablement pour sauver ce qui peut encore l’être malgré l’inaction de l’Etat et de l’Europe, nous avons poursuivi cette journée par une soirée où la convivialité et la bonne ambiance ont repris l’avantage. ( Navré, ça va manquer de photos. J’ai surtout mangé! )
C’était le moment, durant un copieux dîner, de distribuer par tirage au sort, outre la dotation de leurres et autres T-shirts offerts par les marques partenaires dont chacun a bénéficié, de nombreux lots faits de matériels électroniques, abonnements de presse et autres cannes à pêche…
Le L.A.C. se poursuivra d’ailleurs sur Internet par le biais de jeux participatifs où de nombreux lots restants seront offerts jusqu’au prochain Salon de Nantes.

Un grand Merci à l’équipe du LAC : Delphine, François, Bob, Jean-François pour leur détermination et la qualité de l’organisation de ce week-end qui s’est conclut par un débriefing café-croissant ce dimanche 07 Octobre.

Bravo aux bénévoles et à tous les participants pour s’être mobilisés ainsi qu’aux marques partenaires qui sont allées aux bout de leur engagement pour cette juste cause. Un salut particulier à Pierre Marie pour son soutien et sa sympathie durant notre mission

Et mes amitiés aux Katanaboys avec qui j’ai à nouveau partagé de très bons moments !
A très bientôt à tous !