La troisième édition de la Sailtica fishing vient de se terminer. Une superbe victoire de la force humaine contre les chevaux mécaniques !
Voilà ma « tartine annuelle » du CR. Désolé.
Samedi départ en fanfare au point du jour des …6 kayaks inscrits, direction : la sortie de Penchateau au plus fort du jusant.
Bon, qu’on me donne le nom du clampin de météoFrance qui prévoit les vents, que je lui poque une bousine sur le tarin. Prévu 6 kmh , vécu …30 ou 40 !!
Bref, arrivé là bas les deux seules équipes de pékeux se répartissent sur zone, dans une mer très agitée couleur café au lait. Trente minutes sont passées à frapper du petiot lorsque, à 15m, Mat’ sort un 52 sous mon nez, sur un point GPS commun. Des pin’s. Encore du pin’s. Les 6 kayaks se font remuer sérieusement. Prévoyant l’arrivée imminente du courant de flux –en sens contraire du vent- et la sérieuse montée des vagues que cette configuration engendrera, on se tire, face au vent, sur les îles de la Baie. Berg’ a eu des soucis, genre « je vais me laver la tête sous le kayak » description de la figure « 180° version verticale » donc il se fait ramener au port par un commissaire pour réparer les stab’ et se sécher un peu..
L’ensemble de la flotte navigue vers les Evens. Il est grand temps, début du flux, le courant est établi dans le goulet, l’équipe 20 (la notre) des Team Barge kayak se prépare pour « le passage ». Ca tarde à venir, mes collègues n’y croient pas, quittent la zone, je m’obstine. Bing, ça tape. Du niafraille de 30/35 puis un 38. Ah ! ça s’en vient bon, les gros vont arriver.
Grosses dérives éreintantes, les guiboles chauffent déjà mais c’est récompensé par un pépère qui me met une véritable misère sur la Willex Sparfell (putain willy après 4 ans elle me surprend encore ta canne) en combo avec le penn 2500 –dont je ne taris pas d’éloge, encore merci à Stéphane de Pure Fishing, un des sponsors de la compèt- qui plie comme une banane. Mais une banane de choc ! Parait que les fabricants ont arrêté ce blank… dommage. Méchants coups de tronche mais le frein est calé comme il faut, ça dévide du fil, la Willex prend la charge sans broncher, la bête se calme. J’aime bien la « sonnette de vélo » si particulière du cliquet sur la bobine * de ce moulin. Régulier, bien progressif, un bon frein.
Je cause au fish : (qui ne le fait pas ?)
« -tu peux essayer de me la faire à l’envers, mon paquebot est face au jus, t’es baisé mon pote ! T’inquiète, d’ici trois minutes tu retrouveras tes copains »
Encore un peu de fil de rentré et hop ! Dans la Rastapuise ! A voir sa tête je pensais aisément à 70 points engrangés, ce que j’annonce à la VHF pour Raf qui patrouille de l’autre côté de la plage. Le fish reste dans l’épuisette, dans la flotte, il a recraché le BM. En fait c’est un 60, trapu et massif avec une gueule de four à pain qui sera comptabilisé.
Jusque là ça se tient, la bagarre avec les potes de la N°22 est engagée. Mathieu Didier et Berg’ (revenu sur lieu de pêche dans l’après midi le pauvre) ne lâcheront rien, nous non plus ! Rafi n’est pas encore reparti sur son aire d’attente que je le sollicite à la voix pour un 45 super bagarreur aussi qui me défonce un keitech crème et …jaune.
Du coup, on se regroupe, Willow rentre aussi un fish maillé et une vioc. On tape du pin’s encore un bon bout de temps, ça flirte avec la maille mais pas encore de valables. Bing , deux 38 un 39 mais ça manque de longueur.
Zou, les poissons sont passés, je ne peux les poursuivre puisqu’ils vont en plein jus, je sais que je vais y laisser une paire de crampes. On passe voir la « big game team », en zod’ sur une patate. C’est morne plaine pour eux , comme pour beaucoup de bateaux en cette première journée d’après leur dires. On fonce pour se rendre sur les Troves. Enfin… je pédale comme un bœuf et Zorki me colle un km dans la vue. Circuit habituel en somme. On rejoint les « berniques » de la 22 sur le plateau rocheux. Festival ! ILS ont là, faut faire vite. Mat’ engrange du point, Berg’ et Didier rentrent des 60up. J’ai des tapes, des tirées sans suites… des échos au sondeur… je change mon BM 120 pour un Sand eel Gulp tête 15g, pour les 9 m d’eau ça devrait le faire. Animation néant : un plouf, le « tonk » du fond, du linéaire et de la « Branlette à Zorki » ( méthode ancestrale consistant à éternuer du poignet, provocant l’animation minimale du leurre, proche du kiaï japonais version halieutique, et ça marche) pour ne pas s’ankyloser.
Faut dire qu’une fois de plus sur ces deux jours j’ai passé toute la boite : Zclaw, flashminnow ( je décrocherait samedi un bestiau de 60/65 , l’hameçon à déchiré le dernier demi-millimètre de lèvre…. à 3m de la Rastapuise, Grrrrr..) black minou et original, nitrosahd (en modèles 90), du sand eel Gulp (avec des queues de shad) mon dernier keiteick Ayu se fera déchirer par un 52.. . Donc de la surface au fond, du « fast speed » au « dead sticking »… j’ai tout tenté. Bon, sortir un réel patern pour la première journée… pas évident. En tout cas, c’est le linéaire tout con à basse vitesse qui a ramené le plus de poissons maillés.
Beaucoup de fishs sur les Troves! Des mattes de poissons-fourrages chassées par des bancs de bar en dessous !!! J’hallucinais ! Sur huit mètres d’eau :2m de bars parfois ! Et des échos isolés en virgule de belle taille!! Du lourd en guet-appens ! Là dedans encore un 51, au lançon Glup à caudale, ce sera le seul maillé sur ce spot. Encore un 38 et un 40.
Rameutés par l’odeur du sang, ou par les signaux VHF peut-être, des bateaux rappliquent sur notre zone. C’est le jeu ma pov’ Lulu. M’enfin bon, nous n’avons qu’un bourrin par bateau nous, et on met des heures à venir sur les postes. Quand on cherche le poisson c’est à la sueur, pas au 98sans plomb, se serait cool de nous lâcher un peu les baskets. Le terrain de jeu est vaste, et étrangement lorsque les bateaux arrivent…. on ne prend plus de fish malgré les détections qui continuent… bizarre comme constat non ?
Quatre heure moins le quart, le moment pour moi de diriger l’étrave de l’Exocet vers le port, laissant son énorme cul à la face des collègues qui s’escriment encore sur le plateau. Rendu au port en …1h et 5’ je suis ….rincé. 3kmh de moyenne.
Que dire du lendemain si ce n’est que la pêche à été…sportive et humide. Qu’encore, malgré les remontrances de l’organisation, des bateaux nous talonnaient (un semi rouge est passé carrément au moteur sur ma dérive, ma poupe passera à 5m autant dire que je gênais…) Bref, la compèt’ est la compèt, quand on cherche le poisson, la bave aux lèvres, parfois on outrepasse l’espace dispo, si ça se trouve je fais pareil sans m’en rendre compte. La tête dans l’guidon.
Sur un plateau isolé une bonite me sort 40m de tresse en quelques secondes, ses copines sautent hors de l’eau, des obus de 40cm environ. Quand tu sens ça…tu sais que ce n’est pas du bar. Une grosse vieille montera jusqu’au kayak derrière un flashminow (une première pour moi la vieille au leurre dur) mais ne crochera pas dedans.
Dimanche donc, j’ai merdé le patern et fourvoyé l’équipe 20 avec de mauvais choix. On a couru partout, tout tenté, mais la météo ne convenait pas du tout aux postes convoités et mes horaires étaient foireux. La grande marée, mêlée au vent fort, m’a un peu prit au dépourvu. Bon, c’est comme ça. On a cherché partout, on a rien lâché pourtant. Encore du petit bar. Pour finir- mes points sur le bloc rocheux de Bagueneaux n’étaient pas encore couverts, les écueils des Troves vides- Zorki propose d’aller refaire les postes de la veille. Damned, encore 4 bornes à se taper vent de travers avec les déferlentes hachées qui passent par-dessus le plat-bord. Willow et moi on tire la langue, il accepte pourtant de faire le voyage de dernière chance. Courageux les potes, ça c’est clair.
Allez hop, un coup de voile, en tandem avec « Tonton », et on arrive enfin en une demi heure. L’horaire est pile poil. On se sépare, on aurait pas du. Avant la passe je trouve une belle veine de jus, derrière une fosse, ça bouillonne. Je tape des barsets, de belles détections prometteuses mais dès que le commissaire arrive pour valider un 45…. Plus rien ne tapera. Etrange hein ? Du coup, vannés et un peu dépités des conditions de vent on décide de plier les gaules vers 14h, et comme ça forcit encore c’est le bon Raf’, en commissaire bienveillant, qui nous tracte jusqu’au port. Heureusement, j’y serais encore. Quinze heure et quelques, je suis sur la cale, mes guitares jouent du yoyo dans mes waders, j’ai les reins en purée et mes mollets demandent l’asile politique à une chaise de terrasse ensoleillée. Je cède à leur requête.
Je confirme, mon kayak, s’il n’est pas furtif loin s’en faut, est quand même bien insubmersible. J’ai « mangé chaud » comme dirait Rafi, une vague a même déferlé jusque sur mes cuisses…depuis l’avant hein, pas de côté !! Du coup le sondeur baignait dans le bac avant (réputé étanche) moitié plein ! Allez, 20 kilos de plus dans le paquebot !!!
En tous cas super respect à la première équipe kayak N°22, ils ont assurés comme des bêtes, sont rentrés TOUT SEULS comme des forçats, avec une banane rivée sur les lèvres, fiers d’avoir mis la branlée à tout le monde. Et quelle branlée !! A DEUX PÊCHEURS au lieu de trois puisque la scoumoune s’est acharnée sur le bon Bergondin tout le WE, mais ça, il saura vous en faire témoignage tout seul. P’tain : PLUS DE 8m de bars !!! Ils mettent une carotte aux meilleures équipes bateau !!! Plus d’un mètre dans la vue du deuxième, une équipe sponso ! Et encore, « le Grand » (Didier) fait tomber à la patouille un 70up lors du transfert au commissaire !! De la folie pure, on est super fier de vous, et les bateaux ont maintenant bien conscience de votre performance. Ca va donner des vocations ça.
Chapeau bas messieurs.
Perso j’envisage de me prendre un autre kayak, plus véloce, pour les compèts. J’en ai ma claque de me taper vingt bornes avec un âne mort comme compagnon de route. C’est un super kayak le Pro angler, mais pour faire du milage…. faut un bateau plus fin et rapide. Pouvoir dégager de la zone pour valider les poissons sans perturber le spot, sans mettre une heure à remonter la dérive. Dès que le vent s’en mêle …. les feux de l’enfer se déchaînent dans les waders et ce lourdaud ne veut plus tourner !
Même si j’en chie ma race tous les ans, j’pense bien y être l’an prochain. Longue vie à la Sailtica, qu’elle ne se perde pas dans les méandres du monde mercantile et surtout qu’elle reste ce qu’elle représente : une sacrée équipe de ….Barges ! Mercccciiiii .
De 5ème au tableau précaire de la première journée on rétrogradera pour finir 13eme de cette compèt’. Dommage que si peu de pékeux se soient ramenés à ce week end de folie, mais l’an prochain on espère bien « se la mettre » avec d’autres équipes motivées. Merci à mes potes d’avoir enduré cette météo et ce manque de clairvoyance sur ce coef particulier. L’an prochain j’espère bien vous avoir à mes côtés. Super merci à Rafi, -notre « nounou » dévouée et attentive- aux Barges pour leur unique et fantastique ambiance et à tous les bénévoles du plateau de la Sailtica, super eux aussi. Z’êtes géniaux les mecs (et les femmes), changez rien, sauf … peut être de foie si vous voulez continuer les soirées.
Bises. C’est bon, j’ai fini.
*Ah, à propos du Penn 2500, quand on le rince (si si Zorkita, les moulinets ça se rince) il faut penser à descendre la bobine bien en bas, sinon, avec les ouies dans la jupe, la flotte vient faire purée avec la graisse de l’axe, si bien que le lendemain ça force un peu sur les premiers tours de manivelle. A part ça : bon-nard ! En plus « y est beau », pas cher, j’espère qu’il me fera aussi longtemps que son grand frère le 4000 qui me sert depuis des années efficacement en pêche du bord depuis les cailloux. Il prend des gamelles parfois mais reste 100% opérationnel.
Encore une fois félicitation à nos vainqueurs de l’édition 2015 : Mathieu, Bernard et Didier.
Ah bah non, j’avais pas fini.
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