notre deputé européen prenait position contre le moratoire de peche qui etait pour moi un 1er geste
je lui ai demandé les motivations qui la poussaient a militer contre ce moratoire voila sa réponse
Monsieur,
Cela fait en effet de nombreuses années déjà que je travaille sur les questions liées à la pêche, et que j'alerte régulièrement sur la situation inquiétante des stocks du bar. Pour être plus précise, depuis mon arrivée au Parlement Européen en 2012 je demande la mise sous quota de cette espèce ainsi que l'adoption de plans de gestion pour le bar. Je vous invite à visionner mon intervention en plénière du 13 mars 2014, sur YouTube, site que l'on ne pourra reprocher d'être sous-terrain:
https://www.youtube.com/watch?v=uvWlLslrY4AAujourd'hui, les évaluations scientifiques démontrent que le bar subit une trop forte pression et qu'il est nécessaire d'adopter des mesures de gestion rigoureuses. La méthode de gestion désormais adoptée dans le cadre de la réforme de la Politique Communes des Pêches est la fixation des possibilités de pêche au niveau du Rendement maximum durable (RMD). Ce nouveau concept acte ainsi l'obligation de limiter les captures afin de reconstituer la biomasse, et ceci s'applique aussi bien à la pêche professionnelle qu'à la plaisance. Dans la droite ligne de ce nouveau paradigme, tout prélèvement sur la ressource doit être limité et contrôlé pour permettre la reconstitution des stocks.
La pêche est une activité qui nécessite d'être régulée sur le long terme, et non de manière sporadique et saccadée. Ainsi, l'Union européenne adopte à l'heure actuelle pour de nombreuses pêcheries des plans pluriannuels, visant à donner de la visibilité au secteur tout en encadrant sévèrement les pratiques. Et je suis d'accord avec vous, les pêcheries de bar doivent également être contrôlées.
Je conteste une décision prise dans l'urgence car, pour des raisons que j'ignore, souterraines certainement, de nombreux acteurs s'opposent depuis des années à la mise en œuvre d'une véritable régulation.
Ce que je réfute c'est que, partant d'un constat alarmiste sur l'état de la biomasse, on ne s'attaque qu'à un seul engin, et non au volume total des captures, alors que la plaisance par exemple compte pour 25 % des prises selon la Commission européenne. Les efforts doivent être partagés et proportionnés pour que la mesure soit juste et efficace. La pression sur les frayères doit certes être régulée, mais je ne suis pas en faveur de légiférer au bulldozer, à l'instinct ou au doigt mouillé. Je vous invite en ce sens à vous reporter à la note de l'Ifremer datant de février 2011 à ce sujet, page 6 notamment.
Aujourd'hui trop de mesures sont prises à la hâte, sous pression de telle échéance électorale britannique ou de telle campagne de communication. Le secteur de la pêche est fragile, la ressource également, et c'est mon devoir de les préserver l'un et l'autre. Pour y parvenir, ce sont les données scientifiques, environnementales et socio- économiques qui constituent mes repères pour construire les solutions les plus justes et les plus efficaces.
Vous remerciant de m'avoir fait part de vos positions,
Je vous prie d'agréer, cher Monsieur, l'expression de ma meilleure considération.
Isabelle Thomas
Hélène Béaghe
Assistante parlementaire
Bureau Parlementaire d'Isabelle Thomas
Altiero Spinelli 14G113
60 rue Wiertz, B-1047 Bruxelles
Tel +32 (0)2 284 74 32
Fax +32 (0)2 284 94 32